De la poudre et des balles ou aimeront-ils toujours, aimeront-ils encore? (Avec Léopold Hugo)

Azur était tranquillement en train de ranger quelques nouveaux livres dans ses étagères, comme à l'habitude il utilisait un tabouret car il était trop petit pour avoir accès aux étages les plus hauts, et comme à l'habitude il mettait un temps pour admirer la couverture du livre. Il faisait son travail consciencieusement et avec rigueur, il pouvait faire ça du soir au matin, d'ailleurs la première fois qu'il avait dû installer tout ses livres dans sa librairie, il y avait passé trois nuits et quatre jours.

Des étagères de livres à n'en plus finir, une odeur de bois et de vieux papier : la définition  du bonheur !
Je ne peux m'empêcher de caressée doucement , du bout des doigts , la tranche en cuir de vieux ouvrages qui ne semblent pas pâtir du poids des années... Un peu comme moi en fait. Le mot clé restant toutefois le verbe "sembler".
Un tome connu me sort de mes pensées et je m'empresse de l'attraper, en tendant bien le bras car le bougre est placé en hauteur! C'est Le tour du monde en quatre-vingts jours, celui qui m'a motivé à  entamer mon premier grand voyage.

Azur, toujours en train de ranger, déplaça un livre d'une étagère haute et soudain vit Léopold, ni une ni deux un flash, et il remit le livre à sa place sans se faire apercevoir. Dans ça tête se tenait une vision: le plan... Le comptoir et de l'autre coté je pourrais entré dans la salle pour faire le café en 5s et trois dixième, mais il est juste dans une rangée entre deux, risque qu'il me reconnaisse 85.99%, recalcule prenant l'association livre et tout bleu... 99.598% Ok diversion...
Azur sortit de son écharpe un bouquin, "Twillight" et visa juste derrière Léopold pour qu'il se retourne dos au passage qu'Azur devait prendre. Il réussi son coup et se dirigea ni une ni deux à l'endroit tant visé. "Tu ne m'auras pas l'infirmier sadique se dit il, une fois en sécurité avec un long sourire et un air malicieux.

Je pose l'épais volume dans le creux de la paume gauche et commence à tourner les pages de la main droite. C'est une version illustrée de plusieurs gravures. Splendide. 
-Un tel talent, dire qu'il a cinq ans de moins que moi...
Je murmure entre mes lèvres. 
Je tourne soudain la tête en entendant un bruit derrière moi.

Azur, savait bien qu'il fallait l'accueillir et se résigna, mais pour autant resta caché. Il prit une fois plus grave, pour autant ridicule mais qui paraissait vraie.
-Bonjour, bienvenue dans la librairie bleue.

Je sursaute -ce qui est un peu honteux pour un vampire- et claque le livre.
-Euh...
Il n'y a personne autour de moi pourtant je suis  certain que cette voix n'était pas le fruit de mon imagination.
*Et elle ressemble terriblement à  la voit de...*
*Mais elle était plus grave!*
 *oui mais quand même , un tel hasard n'est pas possible! tant pis, je me lance!*
-M... Monsieur Siniy?

Azur étouffa. Comment mon camouflage vocale n'est pas parfait se dit il déstabilisé tout tremblant et maladroit. Pour se calmer il ne pu dire, avec sa voix normale, que:
-Attendez je prépare un café.
Sur ces mots il se mit au travail ouvra un grand tiroir rempli d'une quarantaine de boites contenants des grains de café et ouvra le petit tiroir de son moulin à café et hop, il concocta un mélange de différents grain, il prit les grains un par un, rapidement avec un savoir faire, une expérience et une confiance énorme, tout comme les livres, il s'y connaissait en café. Il le fit le plus amer possible pour bien se calmer. Il referma les tiroirs et le moulu, direction la machine et le café était prêt. Il fit trois tasse, une qu'il bu brûlante, une autre pour lui qu'il garda pour la déguster savamment et une autre qu'il mit dans un réchauffeur, au cas ou il dut en donner à l'infirmier. Il sortit de la pièce une petite assiette à la main sur laquelle reposer sa tasse de café.
-Oui, qui le demande? Dit il avec un sourire radieux, symbole qu'il était plus apaisé et qu'il avait repris son calme.

Voyant apparaître le petit homme bleu, je retrouve ma confiance et affiche un sourire conquérant.

*Non mais! Je ne vais pas me laisser impressionnerveux par ce petit stratagème !*

- Vous ne vous rappelez pas de moi? Notre rencontre m'avais pourtant semblée particulièrement mémorable. Enfin, je suis M. Hugo, infirmier. Cette bibliothèque est splendide! Vous connaissez le propriétaire ?

-Mais oui vous êtes l'infirmier, désolé je vous ai mal vu. Quant au propriétaire, vous l'avez devant vous, et il vous dit merci du compliment.
Azur se dit dans ça tête, "M.Hugo????" Etrange... Il aurait un rapport avec ou il est juste très fan...
-Au fait, je voulais m'excuser, pour la dernière fois je pense que je n'avais pas les idées claires. Je m'excuse pour mon comportement insistant, la prochaine fois que j'oublie mes lunettes, je ne vais pas faire de don, et j'aurai plutôt du vous convaincre d'accepter le livre plutôt que vous le glisser dans votre sac. 
Il inclina la tête pour montré la sincérité de l'acte.

J'affiche une expression surpris: si il y a bien une chose à laquelle je ne m'attendais pas, c'était des excuses! Cela ne m'empêche toutefois pas de les accepter sans me départir   de mon sourire.
- Vous êtes tout pardonné à condition que ça ne se reproduise plus, ce dont je ne doute pas. Je ne peux que m'incliner devant le bon goût dont vous avez fait preuve pour votre établissement : c'est splendide!
Fini-je dans une révérence exagérée .

-Merci mais aucun emballage ne peut refléter les trésors qui sont ici, j'essaie de rendre ça acceptable. 
Il posa sa tasse sur le comptoir et alla dans le rayon où se trouvait l'infirmier, sans prendre aucun égard pour son sourire conquérant qu'il arborait et ramassa le livre qui avait était utilisé pour son subterfuge et le remit dans son écharpe en toute discrétion. Il revenu devant l'homme et voulu tranquillement 
-Bienvenue dans la librairie Bleu, un lieu, pour tous, réservé à la culture et au bon goût. Ce lieu symbolise des années, que dis-je des décennies de travail, tout est fait pour que les fans de lecture soit comblé, par des éditions rares et très bien entretenues. On peut même exceptionnellement servir un thé, un café ou un chocolat de qualité, car, monsieur, tout dans cette librairie est fait pour la contemplation du livre comme pour le confort du lecteur. Cette librairie, monsieur, est un temple, dédié, à l'encre, au papier, aux auteurs, aux histoires, à l'odeur du livre, au plaisir de tourner les pages, à la curiosité de savoir la suite, aux mondes parallèles dans lesquels nous sommes transportés grâce à ces portails si magiques, au...
Azur vit qu'il s'était encore emporté... Et reprit immédiatement son calme.
-Navré je me suis un peu emporté... Si vous avez besoin d'aide ou que vous voulais souscrire à un abonnement n'hésitez pas à m'appeler.
Il retourna derrière sa tasse de café, un peu gêné. 
-Ah oui, au faite? Comment va votre livre? disait il en parlant des contemplations qu'il avait placé dans le sac de l'infirmier lors de leur premier rencontre. Car malgré tout, même en sachant qu'il était traité avec soins Azur s'inquiète pour ses livres.

-Mon livre, hein...
Je vois très bien duquel il parle. Ce satané recueil qu'il avait caché dans mes affaires, soi-disant choisi spécialement pour moi sans qu'il puisse expliquer pourquoi. Sur le coup, de colère , j'avais voulu le jeter dans la cheminée ! *Pourquoi étais je sais si en colère d'ailleurs? je ne saurais pas vraiment le dire...*
Rien que d'y repenser, ma mâchoire se contracte.
Cependant, je n'ai pas pu me résoudre à  jeté le livre donc je décide de lui dire ce que j'en ai fait, en omettant toutefois la partie où il manque de finir dévoré par les flammes.
- il coule actuellement des jours heureux dans la salle d'attente du don du sang. Comme ça, tout le monde peut en profiter.

Quand il entendit le mot coule, Azur eut un ascenseur émotionnel, "dans l'eau comment peut il" eut il le temps de penser avant qu'il entendit l'histoire de la salle d'attente qui n'était pas non plus là pour le rassurer, il inspira longuement et fit tout pour se convaincre que l'infirmier le surveillait avec la plus grande des attentions. 
- Je vous laisse vaquer, comme je vous l'ai dit vous pouvez m'appeler en cas de besoin ou de volonté de souscrire à un abonnement. Dit-il avec un sourire quasi forcé...

Le fait qu'il ne semble pas très bien prendre l'histoire de la salle d'attente me conforte dans l'idée que j'ai bien fait de ne pas évoquer le feu de joie. Cependant, il y a une chose qui me turlupine:
-Vous n'arrêtez pas d'évoquez cet "abonnement", mais je ne vois pas bien ce que vous entendez par là... une sorte de carte Fnac?

-Cet abonnement permet à l'abonné de pouvoir emprunter des livres de cette librairie, car un livre ne doit pas se vendre mais s'offre, même si ceux que vous voyez là ont était achetés, il ne seront jamais plus vendu. En outre il y a un service de nourriture proposé, des café, des chocolat et des thés maison ainsi que des pâtisseries là encore maison. Pendant une lecture c'est agréable. Voila c'est en abonnement trimestriel avec un système de paiement spécial.

-Uhm.
je ne suis pas complètement convaincu et, après quelques secondes d'hésitation, je me lance:
-C'est beau comme idée mais les auteurs mourraient de faim si tout le monde pensait comme vous ! Sans compter qu'il serait très difficile d'offrir des livres si personne n'en vendait...
En m'écoutant, je me trouve un peux méchant et m'empresse d'ajouter :
-Mais je suis moi même assez utopiste donc je comprend vos motivations et j'admire que vous mettiez vos idées en oeuvre.

Azur eut un air calme et décomplexé
-Que croyait vous? Je sillonne les marchés et commerces du monde pour trouver les éditions les plus rares, vous aurez une chance infinie si vous croisiez deux fois la même éditions de ces livres. Et de plus pour la plupart des auteurs ici, il sont mort, et je me vois mal donné de l'argent à des descendants qui ne mériterai le fruit du travail de leurs aînés sous raison qu'ils sont bien nés. Quant au auteurs récents, je paie des royalties, ce que je pense est assez. Ne vous inquiétez pas des aspects moraux, ils sont respectés à la lettre.

-Si vous le dites . 
je murmure, ne voulant pas me lancer dans un débat aussi stérile.
-Et bien après tout pourquoi pas, je veux bien m'abonner. C'est un abonnement mensuel? A l'année?
Comme ça au moins je fais une action de démocratisation de la culture en aidant une bibliothèque...

-Alors c'est un abonnement trimestriel, qui à un prix variable, sur un facteur communautaire. J'ai fixé un prix qui permet de m'assurer un revenu convenable et à la fois pouvoir entretenir la bibliothèque. Je prend cette somme et la divise par le nombre de souscrivant. Aujourd'hui si je calcule cela fait... 
Il prit une calculette et tapa les chiffres.
-70 euros 23! Avec tout les avantages que je vous ai montré.

- 70 balles?! Vous rigolez! Je crois pas être [size=34]particulièrement pingre, mais ce prix me semble complètement aberrant.[/size]


C'est vraiment un original, celui-là ! Enfin, il fait bien ce qu'il veux avec sa boutique mais à  un prix pareil j'aime autant  m'acheter un beau livre contemporain. Après tout j'ai déjà une belle bibliothèque de livres "anciens" à l'appart'.

-Ne soyez pas choqué, du fait que ce soit trimestriel, si l'on divise par trois 70.23 c'est égal à 23 euros mensuellement. Après je comprend le fait que ce soit conséquent, mais je ne pensais pas que ce prix était si aberrant... Quoi qu'il en soit vous pouvez toujours consulter les ouvrages qui sont ici. 
Azur ne pensait pas que ce prix pouvait choquer. 
-Je vous laisse vaquer, sur ceux j'ai des livres à ranger, attention, l'ordre de rangement est assez chaotique.

*C'est donc ainsi que s'achève cette conversation?* Ça m'embête de finir sur une touche négative mais je ne vois pas bien quoi ajouter à ce qu'il vient de me dire et étant donné qu'on ne tombera pas d'accord je me contente de répondre:
"- Merci de votre temps dans ce cas, et bonne continuation."
Je réarrange rapidement mon bonnet et jette la bretelle de mon sac à dos un peu plus loin sur mon épaule droite pour éviter qu'il glisse et crée une catastrophe dans la boutique.
*Je reste? Je pars?* Ne sachant pas vraiment quoi faire pour sortir de cette situation gênante sans paraître pingre ou vexé, je décide de choisir la fuite en évoluant tranquillement vers la sortie en laissant mon regard vagabonder sur les multiples tranches attrapant tantôt un titre, tantôt un auteur, qui pourraient peut être faire l'objet d'une lecture future.